Skip To Main Content

Avez-vous un emploi du temps ?

Si votre emploi du temps a un goût d’inachevé, il ne faut pas hésiter à décrocher votre téléphone et à le soumettre à l’expérience de votre correctrice.


La réception du premier colis est toujours un événement émouvant. La quantité de feuillets et de livres nous laissent un peu sans voix et puis vient la découverte du contenu qui nous rassure pleinement sur le bien-fondé de ce grand bouleversement.


Mais, voilà, comment faire ?


Bien sûr, il y a les indications pédagogiques matière par matière, de petits bijoux de réconfort, de clarté, de vécu puis les recommandations professionnelles de la directrice ; oui, mais... comment s'y prendre ?


Après avoir bien regardé chaque livre, je décide de commencer par l'orthographe (à ma portée, bien entendu) et par une première dictée (pourquoi pas ?). Clémence (CP), elle, fera sa lecture et la copie. Un léger inconvénient; Clémence ne peut faire sa lecture sans moi et les grands ne peuvent travailler leur orthographe et à plus forte raison la dictée sans moi.

En tirant de tous côtés, par une gymnastique nerveuse éprouvante, à la fin de la matinée, l'orthographe est faite, la dictée aussi, la lecture également, manque la copie et surtout toute une matinée est passée ! Les enfants ont demandé cent fois "qu'est-ce qu'on fait Maman, je ne comprends pas ! où j'écris ? j'ai fini ? je ne peux pas ..."

À la fin de la première semaine, je ne vois pas tellement comment nous pourrons achever tout le travail, et alors une légère angoisse m'envahit sournoisement : " n’était-ce pas une erreur, tu vois, avec la maison, les enfants, la famille, Tante ... te l'avait dit ! »


Les jours s'écoulent sans grande harmonie et dans une crispation quotidienne avec pour refrain : « je n'y arrive pas, je n'y arrive pas... » Allez, le téléphone. Et une voix fraîche, lumineuse me demande doucement : « Avez-vous un emploi du temps ? Et moi, droite et vaillante : « Oui, je m'organise; tel jour je fais cette matière, puis le lendemain, telle autre et puis... blablabla.


A la vérité, l'emploi du temps était dans ma tête, donc très élastique (une fois le dentiste - une urgence bien sûr - une autre, la kiné ... sans parler du démarrage à heure variable). Certes, je relisais les indications pédagogiques, épatantes, un vrai bon livre, plaisant et rassurant mais, au quotidien, j'oubliais tout. Armée d'un stylo, je prends des notes et ensuite je pose tout à plat.


Je retiens, pour toujours :
- faire la conjugaison le lundi matin (le devoir de contrôle); cela suppose donc d’étudier la leçon le vendredi.
- puis une leçon par jour (leçon de choses, histoire ou géographie) et surtout commencer le plus tôt possible.
J’en ai écrit peut-être dix pour enfin trouver le bon.


Alors un vendredi après-midi, grande réunion avec les enfants : nous établissons chacun notre emploi du temps (chaque enfant a une feuille de bristol et marque le déroulement de son travail). Pour chaque matière, une couleur. Avec en prime le programme hebdomadaire dans un classeur souple, différencié par enfant et toujours au début du classeur, toute l'année, les indications pédagogiques, lues et relues jusqu'à les connaître presque par cœur. Les matinées s'envolent, le travail est parfois terminé à 11h15. Les leçons sont travaillées, apprises et récitées; plus de travail le soir, ni le mercredi après-midi. Tout tenait parfaitement.


J’avais également accepté que cet emploi du temps devienne le mien, qu'il prenne sa véritable place dans ma vie, qu'il fasse de moi « une petite main » de cet ouvrage d'art qu'est le Cours Sainte Anne. Nos journées, nos semaines, notre famille se sont organisées autour de cet emploi du temps. Et si parfois, de grandes fatigues ou de grandes lassitudes me terrassaient, jamais plus, elles ne m'ont fait douter car il était normal qu'avec « un tel emploi du temps je sois un peu fatiguée ».